Premier accident !

A peine le club était-il sur orbite, que le premier accident se produisit le 23 septembre 1956. Au troisième match officiel du club, lors d’un choc avec un adversaire, Walter Marti se brisa une jambe, ce qui l’éloigna définitivement des stades.

Les règles du jeu !

Au printemps 1956, alors que le Football Club naissant de Vollèges sortait juste de ses fonds baptismaux, les règles du jeu étaient encore partiellement méconnues de la plupart des joueurs présumés actifs, qui devaient défendre les couleurs du club local. Pour paller ce handicap, le comité fit appel à un éminent spécialiste des règles du football. Et qui mieux que Monsieur Henri Rimet de Sembrancher, arbitre officiel auprès de l’Association Valaisanne de football, pouvait répondre à cet appel.

Prestement, on organisa donc maintes réunions de tous les joueurs disponibles au Café de l’Union. Pour bien comprendre ses explications, un tableau noir, sur lequel M. Rimet traçait les limites d’un terrain, avait été installé, et la b.à.ba. du football inculqué aux jeunes vollégeards…

Bien des choses ont évolué depuis !!! La télévision n’était qu’à ses débuts !

Le premier match à l’extérieur

Si au tout début, le terrain du FC Vollèges était mal plat et quelque peu bosselé, que penser du premier match de coupe valaisanne joué par Vollèges à Troistorrents, où le match s’est joué sous une trombe d’eau, sur un terrain détrempé et non drainé, dans plus de quinze centimètres de boue. Là non plus il n’y avait pas de vestiaires et le patron de l’auberge communale du lieu ne nous contredira pas, c’est lui qui a eu pour les frais le nettoyage des toillettes.

Un sacré carburateur !

Lors de l’édification de la première buvette et vestiaire, à l’ouest du terrain, les entreprises locales avaient bien joué le jeu en collaborant gracieusement à cette construction. L’entreprise Rémy Moulin de Martigny avait mis gratuitement, par exemple, à disposition du club un maçon pour monter le gros de l’oeuvre du bâtiment.

Ce que l’entrepreneur martignerain, mais vollégeard de coeur, ne nous avait pas dit auparavant, c’est qu’il carburait au … fendant … et qu’il fallait l’approvisionner tous les jours.

Les comptes de l’époque ne nous disent pourtant pas s’il a vraiment coûté plus cher, cependant, l’exécution du travail, quoiqu’un peu longue et pour cause, a été bien faite.

Sacré Fernandel !

Les absents ont toujours tort !

Lors d’un match contre Ardon II, alors que les vestiaires n’existaient pas encore, deux joueurs d’Ardon n’ont rien trouvé de mieux, à la mi-temps, que de se rendre, pour le thé, dans un café du village, alors que leur équipe menait 1 à 0 contre Vollèges. La sommelière devait être bien sympathique et ils devaient bien s’y plaire puisqu’ils prolongèrent la pause.

A leur retour, soit une bonne demi-heure après la reprise des hostilités, le club manquant probablement de réservistes, ils demandères à l’arbitre de pouvoir rentrer sur le terrain et reprendre leur place, ce qui leur fut accordé ! Malheureusement pour eux, entre-temps, Vollèges avait pris l’avantage et marqué à trois reprises. Le match fut gagné sur ce score.

Les noms empruntés

Aux premiers balbutiements du club, les supporters avaient l’habitude de donner des noms de joueurs prestigieux du monde footballistique aux jeunes joueurs vollégeards.

C’est ainsi qu’Albert Monnet, notre gardien de but, détenait le surnom de Séchaye, en regard avec Franky, le célèbre gardien de l’équipe nationale. Jean-Baptiste Alter, l’infatiguable arrière, portait le nom du magnifique athlète techèque, le marathonien Emile Zatopek, triple champion olympique en 1952. Raymond Murisier, celui de Casali, le demi-centre italien de l’époque. Il y avait aussi Tetchine, le grand footballeur et gardien de l’équipe russe. Un autre, pour ses retournés acrobatiques était appelé Chandelle !

Si Versailles m’était contée !

Pour éviter les frais de déplacement, le club n’étant pas riche à ses débuts, des voitures étaient réquisitionnées auprès de joueurs, supporters et autres membres amis.

Si le déplacement n’était pas trop long, il n’était pas rare de se retrouver nombreux, entasser dans la Versailles présidentielle !

Lors d’un match joué à Fully, pas moins de huit joueurs, dont le gardien qui conduisait, sortirent du véhicule. Les autres avaient fait le déplacement à bicyclette !

Heureusement que la police ne faisait pas beaucoup de contrôles et que les anges gardiens étaient avec nous.

Ha! Si la Versailles pouvait conter !

Chaussures à crampons !

Les premiers équipements qui ont habillé les joueurs de Vollèges ont été acheté pour cent francs, au club mort-né de Dorénaz, club fondé en 1937, qui n’avait pas subsités aux ravages de la guerre. Les couleurs étaient les mêmes que celles du Grasshoppers – Club de Zurich et nos compétiteurs en étaient très fiers !

Dans ce paquetage se trouvaient aussi des chaussures d’occasion à crampons que le président Jordan mis aussi à disposition de notre club.

Un joueur de Vollèges, ayant trouvé des ce fourbis, chaussures à son pied, a réussi l’exploit de jouer toute une saison avec deux crampons manquant à l’origine à sa chaussure gauce.

L’histoire ne nous dit pas combien d’ampoules et de cloques il a dû soigner durant cette année ! Mais il n’a pas manqué une seule rencontre !

Il devait être droitier !

Clic clac

Après le dernier match de la finale pour l’ascension en troisième ligue qui se jouait à Termen, en dessus de Brigue, (victoire de Vollèges 2 à 1) un supporter du club vollégeard, dont nous tairons le nom pour ne pas nuire à sa réputation, voulut immortaliser l’événement en faisant quelques instantanés. On réuni en vitesse le onze ascensionniste… et clic et clac ! Quelques photos sont rapidement tirées qui prendront place dans l’album des souvenirs du club. Du moins le croit-on !

Seulement la photo digitale n’existait pas à l’époque. Il aurait pu visionner de suite les images ! En rentrant chez lui, notre brave paparazzi, si bien intentionné, s’aperçut qu’il avait malheureusement oublié de mettre un film dans son appareil !

Adieu instantanés, photos, images et clichés. Ce sera pour une autre fois ! Sacré bouboule!

Retour choquant !

Afin de renforcer l’équipe fanion, les têtes pensantes du club cherchaient à renforcer celle-ci par des appuis venus d’ailleurs et qu’il fallait aller chercher et ramener chez eux, une fois le match terminé. Quelques aimables supporters qui possédaient une voiture se faisaient un plaisir de rendre au club ce petit service.

Ce jour-là, Auguste, fervent supporter et futur président du club, s’était mis à disposition et était allé chercher des joueurs à Leytron et à Martigny.

Comme à cette époque il avait d’autres chats à fouetter (et pour cause), il demanda à un jeune sportif du lieu (dont nous tairons le nom, les investigations de la cantonale n’étant pas terminées) de reconduire les joueurs à leur domicile.

Avant de se rendre à Leytron, nos trois braves lurons s’arrêtèrent au restaurant de la tour d’Anselme à Saxon pour partager une boisson rafraîchissante et naturellement parler football !

Quelques ballons plus tard, au virage du café de la Tour à Saillon, on ne sait pas ce qui s’est passé, l’enquête le dira peut-être un jour. La voiture, après avoir manqué le virage, se retrouva sur les roues à deux mètres cinquante de hauteur, posée sur une haie de troène, au grand dam du propriétaire de la haie et des passants médusés !

Résultats : Le chauffeur s’en est tiré avec une grosse frayeur et sans mal, les passagers avec un sternum fracturé et autres côtes cassées. La voiture, bien sur, hors d’usage !

Moralité : La voiture, c’est comme sa femme, on ne la prête jamais !

Le côté spectaculaire devait être grandiose puisque le lendemain, le Blick, journal de boulevard zurichois, publiait en première page la photo de l’accident.

C’était le 18 mars 1960.