Le record des records

Le match entre Fully et Vollèges joué dans la citée vigneronne, ne laissera pas le plus lumineux des souvenirs tant aux joueurs qu’aux supporters des deux équipes.

En effet, après une demie heure de jeu, l’arbitre siffla contre Vollèges pour une faute commise dans la surface de réparation. Tel un félin voulant garder son invincibilité, Albert se détendit comme un beau diable et retint le pénalty.

Quelques minutes plus tard, la même scène se produisit devant le portier fullerain qui, lui aussi, retint le ballon du vollégeard, dont l’exécution des tirs à 11 mètres n’était pas sa spécialité !

Une deuxième pénalité pour Vollèges était généreusement offerte par l’arbitre après le thé. Telle un boulet de canon, le ballon pris la direction du ciel pour retomber quelques dizaines de mètres plus loin, dans un champ de choux. Enfin, une deuxième puis une troisième sanctions similaires furent accordées à Fully. Toutes connurent le même sort !

Ainsi, cinq pénalités ont été sifflées dans ce même match et ont été soit retenues, tirées à côté ou sur la barre. Un comble ! Méritoire du Guinness Book !

Les deux équipes se retirèrent dos à dos sur un score nul et vierge. C’était la journée des gardiens.

Le spécialiste des spécialités

Lors de l’assemblée générale du Club, le 7 mars 1957, un « petit » apprenti mécanicien de Vollèges fut nommé à la charge tant enviée de garde matériel, fonction tant jalousée parce que débouchant inéluctablement à la présidence de la société ou lui assurant forcément une place au sein du comité.

Jean-Lou, puisqu’il s’agit de lui, pris ses responsabilités en main, du moins dans un premier temps ! Mais quelque mois et quelques rencontres plus tard, notre mécano de service se laissa un peu aller tant et si bien que les arbitres qui devaient contrôler le matériel avant chaque match, et plus particulièrement la pharmacie, trouvèrent à redire sur l’état sanitaire de cette dernière !

Sans vouloir insinuer que Jean-Louis n’était pas un biopharmacien accompli ni un pharmacodynamique averti, mais plutôt un professionnel de remèdes de cheval vapeur et un amateur en élixir de longue vie, il a cependant laissé rouiller les ciseaux et mal rangé le cibazol durant l’année.

Résultats : son petit job ne lui fut pas renouvelé l’année suivante et comme il n’est pas nécessaire d’être grand de taille pour cette fonction, c’est Popol Murisier qui l’a remplacé et Jean-Lou n’est pas rentré au comité !

Le match retour

Il était naturel qu’après la brillante réception dont le FC Vollèges fut gratifié à Aoste, on rendit la monnaie de la pièce ! De magnifiques affiches furent placardées dans tous les villages de la région, annonçant avec grands fracas, aux amateurs de ballon rond, la grande compétition sportive internationale de football qui aurait lieu sur le terrain du FC Vollèges

Seulement voilà ! Seule l’Association Suisse de Football était habilitée à accorder l’organisation d’un match international. Dénonciation il y eut mais le jeune club, comme son président, s’en tirèrent avec un blâme !

La célèbre sortie d’Aoste

Toujours en quête de prouesses, le FC Vollèges n’était pas du genre à reculer devant l’exploit. Le comité organisa, en août 1957, un match international à Aoste; le club de Vollèges contre le FC Eden d’Aoste qui évoluait, en ce temps-là, en deuxième ligue italienne ce qui correspond pratiquement à la ligue nationale B suisse.

La réception fut éclatante et l’apéritif offert par la municipalité de la ville somptueux ! Il y était servi à souhait du Cinzano et du Chianti, sans compter les fameux salamis qui font la renommée de l’Italie. A part le chauffeur du car, tout le monde y pris part, les vollégeards appréciant plus spécialement le goût délectable et suave du doux vermouth !

Cependant, après ce cocktail royalement arrosé, il fallait jouer le match et c’est plutôt émoustillé et un peu titubant que nos immodérés, mais vaillants représentants, firent leur entrée sur le terrain.

Heureusement, le stade municipal d’Aoste n’était pas complet, mais bien garni de spectateurs ! Quant au match, n’en parlons pas ! Ce fut une catastrophe épouvantable ! Il semblait que nos joueurs ne voyaient pas le ballon. Et pour ce qui est du résultat, mystère ! Plus personne ne s’en souvient ! Peut importe le score ! Et comme le disait si bien, au début du siècle, M. Pierre de Coubertin, l’essenteil n’était-il pas de participer ?

En tout état de cause, les participants s’en souviennent !