Retour choquant !

Afin de renforcer l’équipe fanion, les têtes pensantes du club cherchaient à renforcer celle-ci par des appuis venus d’ailleurs et qu’il fallait aller chercher et ramener chez eux, une fois le match terminé. Quelques aimables supporters qui possédaient une voiture se faisaient un plaisir de rendre au club ce petit service.

Ce jour-là, Auguste, fervent supporter et futur président du club, s’était mis à disposition et était allé chercher des joueurs à Leytron et à Martigny.

Comme à cette époque il avait d’autres chats à fouetter (et pour cause), il demanda à un jeune sportif du lieu (dont nous tairons le nom, les investigations de la cantonale n’étant pas terminées) de reconduire les joueurs à leur domicile.

Avant de se rendre à Leytron, nos trois braves lurons s’arrêtèrent au restaurant de la tour d’Anselme à Saxon pour partager une boisson rafraîchissante et naturellement parler football !

Quelques ballons plus tard, au virage du café de la Tour à Saillon, on ne sait pas ce qui s’est passé, l’enquête le dira peut-être un jour. La voiture, après avoir manqué le virage, se retrouva sur les roues à deux mètres cinquante de hauteur, posée sur une haie de troène, au grand dam du propriétaire de la haie et des passants médusés !

Résultats : Le chauffeur s’en est tiré avec une grosse frayeur et sans mal, les passagers avec un sternum fracturé et autres côtes cassées. La voiture, bien sur, hors d’usage !

Moralité : La voiture, c’est comme sa femme, on ne la prête jamais !

Le côté spectaculaire devait être grandiose puisque le lendemain, le Blick, journal de boulevard zurichois, publiait en première page la photo de l’accident.

C’était le 18 mars 1960.

Le record des records

Le match entre Fully et Vollèges joué dans la citée vigneronne, ne laissera pas le plus lumineux des souvenirs tant aux joueurs qu’aux supporters des deux équipes.

En effet, après une demie heure de jeu, l’arbitre siffla contre Vollèges pour une faute commise dans la surface de réparation. Tel un félin voulant garder son invincibilité, Albert se détendit comme un beau diable et retint le pénalty.

Quelques minutes plus tard, la même scène se produisit devant le portier fullerain qui, lui aussi, retint le ballon du vollégeard, dont l’exécution des tirs à 11 mètres n’était pas sa spécialité !

Une deuxième pénalité pour Vollèges était généreusement offerte par l’arbitre après le thé. Telle un boulet de canon, le ballon pris la direction du ciel pour retomber quelques dizaines de mètres plus loin, dans un champ de choux. Enfin, une deuxième puis une troisième sanctions similaires furent accordées à Fully. Toutes connurent le même sort !

Ainsi, cinq pénalités ont été sifflées dans ce même match et ont été soit retenues, tirées à côté ou sur la barre. Un comble ! Méritoire du Guinness Book !

Les deux équipes se retirèrent dos à dos sur un score nul et vierge. C’était la journée des gardiens.

Le spécialiste des spécialités

Lors de l’assemblée générale du Club, le 7 mars 1957, un « petit » apprenti mécanicien de Vollèges fut nommé à la charge tant enviée de garde matériel, fonction tant jalousée parce que débouchant inéluctablement à la présidence de la société ou lui assurant forcément une place au sein du comité.

Jean-Lou, puisqu’il s’agit de lui, pris ses responsabilités en main, du moins dans un premier temps ! Mais quelque mois et quelques rencontres plus tard, notre mécano de service se laissa un peu aller tant et si bien que les arbitres qui devaient contrôler le matériel avant chaque match, et plus particulièrement la pharmacie, trouvèrent à redire sur l’état sanitaire de cette dernière !

Sans vouloir insinuer que Jean-Louis n’était pas un biopharmacien accompli ni un pharmacodynamique averti, mais plutôt un professionnel de remèdes de cheval vapeur et un amateur en élixir de longue vie, il a cependant laissé rouiller les ciseaux et mal rangé le cibazol durant l’année.

Résultats : son petit job ne lui fut pas renouvelé l’année suivante et comme il n’est pas nécessaire d’être grand de taille pour cette fonction, c’est Popol Murisier qui l’a remplacé et Jean-Lou n’est pas rentré au comité !

Le match retour

Il était naturel qu’après la brillante réception dont le FC Vollèges fut gratifié à Aoste, on rendit la monnaie de la pièce ! De magnifiques affiches furent placardées dans tous les villages de la région, annonçant avec grands fracas, aux amateurs de ballon rond, la grande compétition sportive internationale de football qui aurait lieu sur le terrain du FC Vollèges

Seulement voilà ! Seule l’Association Suisse de Football était habilitée à accorder l’organisation d’un match international. Dénonciation il y eut mais le jeune club, comme son président, s’en tirèrent avec un blâme !

La célèbre sortie d’Aoste

Toujours en quête de prouesses, le FC Vollèges n’était pas du genre à reculer devant l’exploit. Le comité organisa, en août 1957, un match international à Aoste; le club de Vollèges contre le FC Eden d’Aoste qui évoluait, en ce temps-là, en deuxième ligue italienne ce qui correspond pratiquement à la ligue nationale B suisse.

La réception fut éclatante et l’apéritif offert par la municipalité de la ville somptueux ! Il y était servi à souhait du Cinzano et du Chianti, sans compter les fameux salamis qui font la renommée de l’Italie. A part le chauffeur du car, tout le monde y pris part, les vollégeards appréciant plus spécialement le goût délectable et suave du doux vermouth !

Cependant, après ce cocktail royalement arrosé, il fallait jouer le match et c’est plutôt émoustillé et un peu titubant que nos immodérés, mais vaillants représentants, firent leur entrée sur le terrain.

Heureusement, le stade municipal d’Aoste n’était pas complet, mais bien garni de spectateurs ! Quant au match, n’en parlons pas ! Ce fut une catastrophe épouvantable ! Il semblait que nos joueurs ne voyaient pas le ballon. Et pour ce qui est du résultat, mystère ! Plus personne ne s’en souvient ! Peut importe le score ! Et comme le disait si bien, au début du siècle, M. Pierre de Coubertin, l’essenteil n’était-il pas de participer ?

En tout état de cause, les participants s’en souviennent !

Le mot de la fin

Aujourd’hui, le club est avant tout à vocation formatrice. Mais à côté de sa mission sportive, il joue également un magnifique rôle social très important dans notre région de montagne !

Outre l’équipe fanion qui évolue en quatrième ligue valaisanne, le FC Vollèges compte une équipe de vétérans et 5 équipes de juniors. Sur l’ensemble d’une saison, le club dispute plus de cent vingt rencontres dont plus de soixante à domicile.

Il est magnifique de constater ce bel esprit de solidarité et de bénévolat que tous les membres généreux ont apportés au fil des années, esprit qui a été maintenu intact et mis au service de notre jeunesse.

Si le club n’a pas connu des heures de gloire ni de célébrité, il n’en a pas moins donné quelques excellents joueurs qui ont évolués en division supérieure, en sélection valaisanne, voire même en ligue nationale, à l’image de Maurice Moulin, de Christophe Moulin ou de Claude Bérard du Levron, qui ont porté très loin et très haut les couleurs de leur club formateur.

L’esprit de camaraderie et le respect de l’adversaire ont prévalu durant ces nombreuses années, tissés lors de toutes les rencontres et qui ont valu au FCV de remporter en dix ans pas moins de six fois, pour la première équipe, le challenge Robert Muller (prix de bonne tenue pour les actifs) et, pour les juniors, une fois le challenge René Favre que l’Association Valaisanne attribue chaque année aux équipes les plus fair-play du canton.

Après ce bref retour en arrière sur la vie du club, alors qu’une page de l’histoire du FC Vollèges est en train de se tourner, il nous vient en mémoire tous ceux de la première heure qui ont cru et qui nous ont quitté pour un monde meilleur.

Nous voulons ici leur rendre l’hommage qui leur est dû.

1984 – Les grands travaux (bis)

En assemblée générale du 25 novembre 1974, les membres du club acceptent de nouveaux statuts revus et corrigés et présentés par le comité, en remplacement de ceux en vigueur depuis l’assemblée constitutive du 19 juin 1955.

Désireux de parfaire l’équipement sportif, le comité de construction en place propose l’agrandissement et l’élargissement du terrain ainsi que la construction d’un terrain d’entraînement annexe.

Grâce à l’apppui des autorités communales qui, soucieuses de l’avenir de notre jeunesse, et voyant ce que cette même jeunesse était capable de faire, subventionna au maximum ces travaux qui se firent sans trop de problèmes. L’inauguration eût lieu les 27-28 et 29 juillet 1984, avec comme attraction première, le match entre les FC Martigny et Neuchâtel Xamax (2-4). Avant la remise des installations par le comité de construction au président du FC Vollèges, Pascal Moulin, le Révérend curé de la paroisse, Jean Allet, procéda à la bénédiction des installations.

120 membres actifs, juniors et vétérans s’efforçaient alors de se montrer à la hauteur des installations mises à leur disposition. Il aura fallut près de trente ans pour doter notre FC d’un équipement digne de ce nom ! C’est aujourd’hui chose faite.

Mais ce comité n’allait pas s’arrêter en si bon chemin ! Quelques années plus tard, il se remettait à disposition du club pour équiper le terrain d’un éclairage moderne.

Dans le même temps, la paroisse de Vollèges venait d’acquérir la propriété et la porcherie de la famille Marti, propriété sise à l’est du terrain de football. Conjointement, la paroisse, représentée par l’administration communale, et le FC transformaient l’ancienne étable, grâce à des plans élaborés par Christian Terrettaz, en buvette et en vestiaires plus grands et plus spacieux que les anciens.

1978 – Promotion en 3ème ligue

La saison 1977/1978 fut sans conteste la meilleure jusqu’ici. En effet, l’équipe fanion fut promue en 3ème ligue après une excellente saison et des finales âprement disputées !

Aussi, peut-on lire, sur le livre des protocoles de l’assemblée générale du 30 juin 1978 tenu par le secrétaire Marc Abbet, au chapitre 3 sous Rapport présidentiel, Oswald Moulin déclarer…« Satisfaction sur le plan financier et satisfaction sur le plan sportif : En effet, après 23 ans d’existence de notre club, notre équipe fanion accède à la 3ème ligue après deux matchs de barrage contre Adron II et Termen, tous deux gagnés par 2 à 1. Un merci spécial est adressé à notre entraîneur Maurice (Moulin) pour toute la peine qu’il s’est donnée tout au long du championnat ».

satisfait du magnifique résultat obtenu et heureux d’avoir réussi à amener son équipe en 3ème ligue, fait unique dans les annales de notre club ».

Que la fête fut belle ! Mais de bien courte durée ! Illusions ! Faute de renforts nécessaires ! L’année suivante, le club est relégué et évolue à nouveau en 4ème ligue ! La chute fut aussi douleureuse que l’ascension savoureuse !

1968 – Les grands travaux

En assemblée générale du 30 juin 1968, sous l’impulsion du nouveau président du club, Auguste Terrettaz, il est décidé de la construction de vestiaires et d’un nouvel aménagement du terrain, plus grand et plus adapté aux nouvelles normes édictées par l’association. Un comité ad hoc fut nommé avec à sa tête Louis Genoud, Guy Moulin vice-président, Hubert Moulin secrétaire, André-Michel Moulin caissier et le président du FC Auguste Terrettaz, membre.

La première décision prise par le nouveau comité fut d’adresser une demande au bénéfice paroissial pour solliciter un bail à longue échéance pour le terrain de sport sis à la Morentze. Le motif invoqué par le club est que celui-ci doit disposer d’un terrain ayant les dimensions réglementaires, ce qui n’était pas le cas auparavant. Pour remédier à cet état de chose, le FC se voit dans l’obligation d’agrandir son terrain de jeu, de le porter aux dimensions exigées et édictées par l’AVFA, à laquelle elle appartient et d’y construire certaines installations, ce qui occasionnera de gros frais. L’obligation d’être au bénéfice d’un contrat de bail à long terme est demandée par un article du règlement de l’AVFA.

La commission paroissiale, dans sa séance du 9 août 1968, se déclare d’accord pour un bail de trente ans, pour la surface nécessaire au club. Il est toutefois fait la réserve que le bail serait résilié si le FC abandonnait le championnat ou cesserait son activité. Le bail rédigé par un notaire sera soumis au chef du diocèse. Les décisions mentionnées ci-dessus ont été ratifiées par le conseil communal dans sa séance du 9 août 1968. Vu l’engouement des jeunes pour ce sport et l’intérêt que la population lui porte, l’administration communale décide de faire un geste envers le FC et décide de prendre en charge la location du terrain.

Quelques jours plus tard, Son Eminence, Monseigneur Adam, évêque de Sion, donnait sont accord.

Les travaux débutèrent au printemps 1969. Le remaniement parcellaire qui était alors dans sa première phase d’exécution rendit de grands services au comité puisque, à chaque adjudication, l’entreprise adjudicataire était invitée à exécuter gratuitement quelques travaux d’aménagement ou sollicitée pour prêter une machine qu’un membre du football pouvait utiliser. Même l’armée, grâce à un cours de répétition de trois semaines, fut mise à contribution pour des travaux d’excavation et de mise à la décharge. Toute personne qui pouvait donner un coup de main, si petit soit-il, était la bienvenue ! Les Vollégeards, qu’ils soient membres du club ou pas, se donnèrent beaucoup pour cette réalisation effectuée sans aide extérieure, ni celle de la commune, qui à cette époque, avait bien d’autres chats à fouetter.

A la fin de l’été, après six mois de travaux, l’ensemencement était fait. L’irrigation du terrain pouvait se faire par un système judicieux de tuyaux avec prise d’eau, servant de barrières et entourant le terrain.

La construction des vestiaires donna pas mal de fil à retordre au comité. Les plans de construction furent exécutés par le bureau Bernard Lonfat Ingénieur à Martigny, l’adjudication du gros oeuvre à l’entreprise Rémy Moulin et la couverture à Luc Moulin.

Finalement, au printemps 1970, après un hiver particulièrement rigoureux qui a passablement retardé le début des travaux, l’ouvrage put être construit grâce à la bonne volonté des entreprises sollicitées et des membres.

Enfin, le grand jour de l’inauguration arriva ! C’est en grande pompe que le dimanche 2 août 1970, le révérend curé André Bruttin procéda à la bénédiction du terrain et des installations mises à disposition des équipes. Puis l’ensemble fut remis au président du club, M. Auguste Terrettaz. La rencontre phare de ces journées inoubliables eut lieu entre les équipes de première ligue, Martigny et Monthey (3-2).

Pour la circonstance, un journal fut édité en remplacement du traditionnel carnet de fête et distribué à tous les ménages du bassin martignerain et entremontant.

Le comité mis en place en 1968 fut légèrement modifié et resta en fonction. C’est Auguste Terrettaz qui en pris le présidence et Marc Abbet remplaça le trésorier qui, entre temps, avait pris femme et déménagé hors de Vollèges.

1958 – Création d’une équipe de juniors A

En 1958, en vue d’assurer la relève, les dirigeants inscrivent également en championnat une équipe de juniors A2. Celle-ci donna de grandes satisfactions en remportant notamment le titre de champion de groupe et en participant aux finales pour le titre de champion valaisan en 1966 et en 1968. Elle échoua contre Brigue mais fut néanmoins promue en junior A1. Quant à l’équipe fanion, elle vécut des heures de gloire sans toutefois pouvoir prétendre à une ascension en 3ème ligue.